Description
Dans la société traditionnelle Kongo,l’érudition est exclusivement réservée aux initiés. La connaissance ne s’acquiert pas dans les écoles, mais au Mbongui, lieu convivial où proverbes et paraboles fusent de la bouche des vieillards, les seuls à détenir le pouvoir de transmission. Les Kongo disent que “La bouche d’un vieillard dégage une mauvaise haleine, mais point ses paroles”. Il faudrait donc être prêt à surmonter cet obstacle (la mauvaise haleine du vieillard) avant d’accéder à la connaissance. Malgré la délivrance d’innombrables certificats et diplômes, combien d’Africains l’école n’a-t-elle pas abruti ? Or au Mbongui , l’élévation spirituelle est un préalable pour parvenir à l’érudition. C’est l’ultime référence intellectuelle qui absout tout soupçon d’imposture. L’érudit est à la fois sage et visionnaire. Son passe-temps favori est de méditer sur la nature, afin de résoudre les problèmes que celle-ci pose. Il se doit de prêter l’oreille à tous les sujets sans toute fois manifester une curiosité maladive. En langue Kongo, on emploie le terme de “Kundu” pour désigner à la fois la science et la sorcellerie. A l’érudit de faire preuve de discernement. Dans chaque chapitre, Tâ Nsaku Kimbembè ouvre généreusement au lecteur la fourmilière de préceptes ancestraux. Il martyrise les mots en les retournant dans tous les sens pour leur donner un autre sens. Ainsi l’inversion du terme “Kundu” donne “Nduku” (l’ami); “Longo” (alliance matrimoniale) donne “Ngolo” (force). Autrement, l’union fait la force. Ancien clerc, l’auteur grâce à sa formation du Mbongui fait aisément le parallèle entre les préceptes Kongo et les saintes écritures. En fait, il prend ouvertement partie pour la culture Kongo qui n’avait rien à envier aux préceptes religieux. Et démontre que l’évangélisation des Africains était une futilité, puisque chez les Kongo, l’essentiel se trouve dans le spirituel, et non dans le dogme. Le seul moyen de s’en apercevoir, c’est d’aller aux Confins Spirituels du Kongo