Description
La Suisse n’avait pas de colonies – et pourtant, des Suisses fonctionnaient en harmonie avec les puissances coloniales et bénéficiaient, en tant que resquilleurs économiques, de l’appropriation militaire des terres et des ressources.
C’est le thème que traite l’édition #47 de Sept mook grâce aux récits personnels d’historiens suisses qui travaillent depuis plusieurs années sur ce thème peu connu par le grand public et à un portfolio riche d’une trentaine d’objets de cette Suisse coloniale. Des objets conservés dans nos musées.
Dans le cadre de l’expansion coloniale du 19e siècle, Fabio Rossinelli propose une enquête autour d’une grande famille horlogère neuchâteloise qui s’est lancée dans l’exploitation coloniale et dans la spéculation financière au Transvaal, avec la spécificité d’avoir fait une faillite frauduleuse (suivie d’un mandat d’arrestation international) après avoir empoché des millions de francs de l’époque par ce biais.
Bernhard Carlos Schaer revient sur l’histoire du Nidwaldien Alois Wyrsch qui a été le premier parlementaire de couleur de Suisse, au 19e siècle. Son père Louis Wyrsch avait réprimé des révoltes anticoloniales en Asie du Sud-Est pour les Hollandais et, de retour en Suisse, il a rédigé la Constitution fédérale de 1848. Et sa mère ? Ibu Silla a été effacée de l’histoire de la fondation de la Suisse. On y revient ici sous la forme d’une lettre personnelle écrite par Bernhard Carlos Schaer.
Cédric Humair cadre le rôle de la Suisse de la domination du monde occidental sur les pays du sud. Quant à Hans-Ulrich Jost, il la met en perspective dans le cadre d’une interview.