Le Tyi Wara ou masque antilope

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Description

Les masques constituent, avant tout, des objets culturels confectionnés avec gravité, baptisés comme des êtres humains, consacrés comme des divinités ou esprits d’ancêtres, et vénérés comme tels : «Qui ne connaît pas l’origine d’un masque, les mythes, chants et pas de danse qui lui sont propres, ignore tout de ce masque-là».

Dénommé ciwara kun, «tête du fauve de la culture», c’est-à-dire du champion de labour, ce masque est bien connu du grand public qui l’appelle «masque-antilope» ou «cimier bambara». Lors des cérémonies, les porteurs de masque se produisent toujours en couple, l’un mâle, reconnaissable à son importante crinière, et l’autre femelle, le plus souvent porteuse d’un petit sur son dos. Par la grande variété de ses modèles ainsi que par sa beauté, il intrigue autant qu’il force l’admiration. Et les collectionneurs ne s’y sont pas trompés, qui l’achètent sans façon. De nombreux auteurs ont par ailleurs décrit et «étudié» le masque ciwara sans toutefois jamais rapporter l’essentiel le concernant, à savoir son mythe fondateur.

Ce mythe met en scène un certain nombre de personnalités, tant humaines qu’animales, qui incarnent, au plus haut degré, les vertus et les tares de la société humaine. Dans l’ordre, ces personnalités sont les suivantes : O Dougou Massa, le roi sacré, et sa fille unique Sanou Koloni, «petit fleuron d’or», dont il promit la main à celui qui fera le plus preuve d’acharnement au cœur de l’action ; O Dougou Tigui, le chef du village, que les succès individuels de ses administrés rendait furieux ; les animaux de la brousse, Kungo Sokow, et leur chef, Djara Koloba Kari, l’impitoyable «lion briseur de gros os» ; O Nonsi «le traînard», ce vieux «patriarche» fourbu et misanthrope qu’est le caméléon ; O Dadjè, l’hippotrague, ou antilope chevaline, dont la spontanéité, la beauté et l’ardeur juvénile, de même que l’abnégation, forçaient l’admiration.

Outre sa fonction de récit étiologique du masque, ce mythe permet d’enseigner, à travers la psychologie animale, la psychologie humaine et sociale ainsi que la caractérologie : la gerboise aux yeux craintifs y figure l’émoi, devant le danger, des mères pour leurs enfants ; l’éléphant, la balourdise et la stupidité intellectuelle ; le lièvre, la malignité ; la biche harnachée, la beauté, etc.

L’histoire trouve sa conclusion dans l’issue de la course aux animaux pour le bout du monde, course gagnée par traîtrise par Nonsi le caméléon, que l’hippotrague avait transporté sur son dos tout au long de cette grande épopée. Mais Nonsi mourut brutalement à la fin de l’épreuve. Ainsi donc, à défaut du premier, on donna la belle Sanou Koloni en mariage au second, en l’occurrence le vaillant Dadjè.

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