La saison de l’ombre

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Description

Lorsque l’histoire commence, l’attaque a déjà eu lieu, et l’incendie détruit une partie du village mulongo, quelque part à l’intérieur des terres en Afrique subsaharienne. La population a pris la fuite. Lorsqu’elle revient, il manque une dizaine d’hommes jeunes. Ni morts, ni blessés. Juste évaporés. Les mères des disparus sont rassemblées dans une case à l’écart pour éviter que le chagrin ne se répande au sein des familles et fragilise le clan. Mais un matin, une ombre plane sur la case des éplorées. Les sages du village les pensent coupables d’un mal quelconque. Alors qu’ils se perdent en atermoiements, seule Eyabe, l’une des écartées, comprend qu’un drame est arrivé et décide de prendre la route afin de trouver l’endroit où son garçon a péri. Elle s’aventure jusqu’à leurs voisins, le peuple bwele, comprend qu’ils ont mené l’attaque pour le compte d’autres hommes, des habitants de la côte, qui eux-mêmes commercent avec des étrangers venus par les eaux que les Bwele nomment «hommes aux pieds de poule». La saison de l’ombre, septième roman de Léonora Miano, née en 1973 au Cameroun, installée en France depuis 1991 et prix Goncourt des Lycéens pour Contours du jour qui vient en 2006, nous déstabilise avec ravissement. En plongeant dans une communauté de l’Afrique précoloniale en train de vivre, sans le savoir, les débuts de la traite négrière transatlantique, elle fait exploser tous nos repères et restitue avec puissance la réalité du monde d’avant – avant les esclaves enchaînés dans les cales des navires, avant le choc de la rencontre avec l’Europe. Pour cette communauté, pour ces mères, une nuit, leurs fils ont disparu, déstabilisant le village qui attend en vain leur retour. Ils ne savent pas qu’après la terre, il y a la mer, et d’autres continents. Ils cherchent des explications auprès de leurs ancêtres, dans leurs songes, qui restent muets.
Ponctuée de mots empruntés au vocabulaire douala du Cameroun, la langue de Léonora Miano résonne comme une mélopée apte à saisir la douleur de la perte et de l’incompréhension et à décrire les rituels exprimant cette douleur. Elle capte dans toute son amplitude la culture de ces hommes et de ces femmes dont le monde est en train de basculer. Cette histoire muette, invisible, oubliée, elle lui donne une voix, une chair, des larmes.
Questionnant depuis toujours l’histoire subsaharienne, présidente de Mahogany, une association qui valorise les expériences afrodescendantes, auteure d’un recueil de chansons, Sankofa Cry, dans lequel elle explore les émotions des premiers Subsahariens déportés pendant la traite transatlantique, Léonora Miano donne avec La saison de l’ombre son plus beau roman.

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